De passage à Siem Reap, avec mon amie Paulette, pour qui ce séjour est une grande première, nous sommes allées retrouver Sopheak. « Monsieur » Sopheak comme m’a précisé le conducteur du tuck tuck qui nous a accompagné et qui le connaissait. Sopheak vit dans la petite maison de son professeur, maître de musique traditionnelle estimé, dans un village à quelques kilomètres de Siem Reap, au bout d’un chemin de poussière rouge qui laisse dans la bouche un gout de métal et dépose sur la peau une fine pellicule ocre.
A peine arrivées, le petit monde du village s’est rassemblé autour de MamMen, le professeur, et de Sopheak. Quelques jeunes se sont joints à nous et ont sorti leurs instruments soigneusement rangés sous des tissus protecteurs.
Dans la maison commune, ils nous ont improvisé un concert de ces étranges instruments.
Le maître de musique MamMen de Cambodia Living Arts
L’adolescent introverti et taciturne qu’il était autrefois, s’est mué en un jeune homme heureux et fier de lui, gardant une timidité qui le fait joliment rougir au moindre compliment.
Sopheak assure deux soirées par semaine des concerts de harpe dont il est devenu un grand professionnel dans un palace sur la route d’Angkor, l’Amansara Resort. Il est retenu pour d’autres soirées dans un nouvel hôtel qui ouvre très prochainement ses portes. Egalement remarqué par des organisateurs d’événements artistiques, il anime aussi des manifestations musicales.
Sopheak continue aussi à peindre, il vend ses cartes aux touristes quand il en a l’occasion, perfectionnant son style et ses techniques.
Il n’a rien lâché, rien perdu, rien trahi, merci Sopheak pour ce que tu as su nous apprendre.
Alors hier, il y a eu de l’émotion, une belle émotion…