Durant les trois jours que durent les fêtes du Nouvel An khmer, le Cambodge est off ! Les écoles, lycées, universités sont fermés, les administrations en congé (3 jours consécutifs, rappelons que le Cambodge détient très certainement le record des jours fériés avec 26 en moyenne par an!). Les boutiques ont baissé leur rideau, les guest houses ont mis la clef sous la porte, même les inoxydables marchés ont déclaré forfait. Les rares commerces ouverts profitent alors d’un recrudescence de clients. Sur les routes, ce n’est qu’un ballet désordonné de motodops, voitures, cars, camions, tous aux chargements improbables, les uns qui partent dans leur famille, les autres qui en reviennent.
Le passage d’une année à une autre obéit à un rituel religieux se déroulant sur trois jours, chacun portant une signification précise, le premier, la décoration des maisons avec la confection de composition florale et offrandes, le deuxième, les visites à la pagode et le partage des dons, et pour le dernier, l’entrée officielle dans la nouvelle année, les célébrations autour de l’eau, symbole de vie et de renaissance.
Ces journées ont en commun une forte effervescence religieuse, joyeuse et généreuse, les pagodes deviennent alors le lieu de rencontres où l’on danse, joue, mange, et bien sur où on prie.
A Kien Kleang, règne un calme serein, les enfants ont déserté les lieux, et même ceux n’ayant qu’un lointain parent dans une lointaine région sont partis dans leur « homeland ». Sophal, Pov, Dimang, Chany et Chana sont restés sous la surveillance de nounou Srey et des vieilles personnes qui vivent à l’orphelinat.
Alors une fois encore nous avons pris le chemin de la pagode, celle au bord du fleuve, avec les garçons. Apprêtées comme des sapins de Noël par nounou Srey, nous avons participé aux cérémonies :
Et donc : - Allumé nos bâtonnets d’encens – garni les assiettes d’offrandes – reçu la bénédiction (et se faire inonder d’eau parfumée de fleurs de jasmin) – déposé une cuillère de riz cuit dans chaque bol en métal pour nourrir les morts – fait couler le riz cru sur la petite montagne pour s’attirer la chance – assis inconfortablement, genoux d’un coté puis de l’autre et de nouveau d’un coté puis de l’autre (parce que cette gymnastique là à nos jambes d’occidentales est vraiment féroce!) – écouté la voix monocorde des moines en prières.
Et terminé par l’inévitable photo !